et vive le feu!
Un Homme Se Lève, Et Réclame Des "Preuves" A François Bayrou: C'est Un Ami De George-Marc Benamou On pourra pas lui enlever ça, au Bayrou: quand il envoie le bois, il envoie le bois.
Quitte à en faire trop, parfois.
Le voilà par exemple qui ce matin chez Apathie balance que le chancelier Sarkozy représente "un risque pour la France".
N'importe quoi.
D'après "Le Monde", le nouveau partenaire béarnais de Marie-Ségolène
Royal accuse même, tenez-vous bien, "le candidat UMP et son entourage
d'être intervenus pour obtenir l'annulation du débat qu'il devait avoir
avec Ségolène Royal, samedi 28 avril sur Canal +/i-télé et retransmis
sur France Inter, en évoquant des "intimidations" et des "menaces"".
N'importe quoi, derechef.
François Bayrou délire.
Il a trop vu et revu "Le Parrain".
A l'écouter, on a l'impression que Nicolas Sarkozy et son entourage
usent de méthodes quasi-mafieuses pour neutraliser leurs adversaires.
Et puis quoi, encore?
La prochaine fois, il va nous dire, François Bayrou, que Nicolas
Sarkozy et son entourage "tiennent" les médias, non, tant qu'il y est?
Non?
Ben si, justement.
Je m'aperçois que, justement, François Bayrou, qui décidément
plafonnait ce matin à de très hautes altitudes, a aussi dénoncé,
figurez-vous, "les réseaux qui rapprochent de très grandes puissances
médiatiques autour de Nicolas Sarkozy", et, pourquoi se gêner, une
"propension de Nicolas Sarkozy à verrouiller l'information et le débat".
Je ne sais pas où François Bayrou va chercher tout ça, mais je suis
exactement comme Claude Guéant, le directeur de campagne de Nicolas
Sarkozy.
Je trouve, comme lui, que François Bayrou devrait faire trrrrrrès attention à ce qu'il dit.
Je trouve, comme lui, "que cela dépasse les limites, dénoncer sans
aucune preuve, sans le moindre indice, c'est extrêmement grave".
Et comment, que c'est grave.
C'est pour ça que je voudrais ici, à mon tour, adresser une sévère admonestation à François Bayrou - avec beaucoup de gravité.
François, mon gars, ce que t'as fait là, c'est pas bien.
Suggérer, sans preuve, sans le moindre indice, que Nicolas Sarkozy et
ses lieutenants seraient du genre à pratiquer l'interventionnisme -
franchement?
C'est complètement c... Idiot.
Et tu sais pourquoi?
Parce que si tu avais lu avec plus d'attention "Le Canard enchaîné" d'avant-hier, ben tu l'aurais trouvé, ton indice.
A la page 3, dans un article passé inaperçu qui ne t'aurait pas
seulement édifié sur les moeurs de nos grands journaleux, mais qui
t'aurait aussi offert un commencement de point de vue sur l'étendue,
presque infinie, des compétences de Claude Guéant.
Titre: "Sarko déjà chez lui à France Télés".
Ce divertissant papier raconte que "lundi 23 avril, à 16 h 45, le
pédégé de France Télévisions, Patrick de Carolis, a reçu un mail signé
Claude Guéant"'.
De quoi s'agissait-il?
"D'une intervention en faveur de Georges-Marc Benamou, le fameux
journaliste-écrivain ex-mitterrandien reconverti récemment en soutien
de "gauche" de Sarko".
Georges-Marc Benamou!
Le gars qui du vivant de François Mitterrand ne détestait pas le
flatter, puis qui s'est fait du gros pognon en dénonçant, après sa
mort, la façon dégueulasse que François Mitterrand avait de se gaver
d'ortolans.
(Spectacle moins obscène, certes, que celui d'un journaleux qui pour
financer un magazine se gaverait, mettons, de subventions pétrolières -
je dis ça, je dis rien, nous savons toi et moi, François, que ce genre
de compromission n'existe pas chez nous.)
J'en reviens au mail de Guéant à Carolis: "Cher Monsieur le Président.
J'ai récemment évoqué auprès de vous les inquiétudes de Georges-Marc
Benamou qui produit une émission sur France 3, qui s'appelle "La France
en chansons". Il souhaite être rassuré sur l'avenir de cette
production. Je vous remercie de bien vouloir me tenir informé".Ca vaut son pesant de franche hilarité, hein?
Je veux veux dire, on est bien d'accord, n'est-ce pas?
Au-delà de l'intervention en elle-même, qui devrait inciter Georges-Marc Benamou à s'exiler aux Kerguelen (mais nous savons qu'il
va au contraire continuer à pontifier), on voit mal en quoi le
directeur de campagne de Nicolas Sarkozy, qui n'est rien, que l'on
sache, dans notre paysage médiatique, serait fondé à exiger d'être
"tenu au courant" d'une décision qui relève des seules prérogatives des
patrons de France Télévisions.
(Carolis a d'ailleurs (assez bien) répondu que "le projet de
Georges-Marc Benamou (...) serait étudié au même titre que les autres,
rien de plus".)
T'aurais lu ça, t'aurais eu quelque chose comme un commencement d'indice - non?
- Hé.
François.
Tu sais quoi?
Tu sais où il se produit, Georges-Marc Benamou, pendant que le
directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy multiplie (son "j'ai récemment
évoqué" prouve que le gars n'en est pas à sa première tentative) les
interventions en sa faveur?
Sur i-télé!
Le monde est petit - pas vrai?