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http://www.rue89.com/2007/06/08/dans-les-hauts-de-seine-le-pc-s-empare-de-segoleneDans les Hauts-de-Seine, le PC s’empare de Ségolène Par
Thomas Huet (Etudiant et Journaliste) 22H01 08/06/2007
Fin
de campagne tendue entre le PS et le PC dans la première
circonscription des Hauts-de-Seine (Villeneuve-la-Garenne,
Gennevilliers et le canton Nord de Colombes), où les socialistes
s’élèvent contre l’utilisation par les communistes, sur leurs
professions de foi et leurs tracts, des images et des déclarations des
leaders nationaux du PS.
Dans cette circonscription qui vote à gauche depuis de nombreuses
années, Ségolène Royal a obtenu 62,7% des suffrages au second tour de
la présidentielle. Et le député communiste Jacques Brunhes quitte son
fauteuil après vingt-neuf ans de service. De quoi aiguiser les appétits.
Cette dispute d'héritage à gauche a viré à l'affrontement ouvert
lorsque le candidat communiste a repris à son compte les déclarations
de Ségolène Royal. "Une attitude déloyale" aux yeux de Philippe Sarre,
candidat du PS et conseiller général des Hauts-de-Seine. "A gauche,
nous sommes d’abord dans un combat contre la droite au niveau national.
Toutefois, je regrette que le Parti communiste utilise François
Hollande, Noël Mamère et Ségolène Royal."
Sur les tracts PC, nulle trace du sigle du Parti ni de l’éventuel
soutien de Marie-Georges Buffet. Sarre explique ce choix par la
"situation de fragilité communiste au niveau national". "Sur sa propre
image, le PC éprouve des difficultés à gagner l’élection." L’élu
n’exclut pas "un recours en justice s’[il est] amené à penser que cette
pratique aurait pu marquer fortement le scrutin."
Au QG local du PC, on s’étonne d’un tel émoi. Roland Muzeau,
candidat communiste et actuel sénateur des Hauts de Seine, explique
qu’il s’agit d’abord d’un retour d’ascenseur: "Entre les deux tours de
la présidentielle, j’ai appelé à voter Ségolène Royal, pas à battre
Sarkozy." Mais pour Roland Muzeau, tout cela est un faux problème:
"Tout le monde sait sur la circonscription que je suis le candidat du
Parti communiste." Un candidat qui considère enfin que le PC "est
largement mieux placé pour conduire le combat du rassemblement à
gauche".
A droite, on se plaît à observer cette situation qui entraîne "une
guerre d’affichage et des échanges d’amabilités sur les marchés entre
militants socialistes et communistes". La candidate UMP Véronique
Vignon ironise: "Le comportement du PC s’explique par un déficit de
notoriété. Il n’est plus en phase avec les attentes de la population
locale", majoritairement issue de milieux populaires. Sans dire qu’elle
espère secrètement que les tensions ne seront pas retombées à l’heure
des désistements pour le second tour.