La France bataille contre la planète Ainsi donc, Paris est encore le grand méchant loup. Oubliés une fois de
plus les grands discours enflammés de la chiraquie sur l'urgence
climatique. Oublié le grand élan politique autour de l'environnement
qu'avait provoqué la vraie-fausse candidature de Nicolas Hulot. Les
amis de Nicolas Sarkozy ne veulent pas d'un objectif contraignant
européen sur la production d'énergie durable… Paris préfère un objectif
européen, mais surtout pas imposé à chaque Etat membre. Angela Merkel,
a pris la tête du combat pour les énergies «douces». Puisque
l'Allemagne refuse de miser sur le nucléaire, elle pousse l'idée d'un
objectif contraignant imposant 20% de solaire, éolien et biomasse dans
le mix énergétique en 2020 au plus tard.
Et Paris, qui tient à refourguer son EPR à l'export, est dans la
mouise: Londres s'est ralliée à la position allemande. Il ne reste plus
que quelques-uns des pays de l'Est (baltes, Slovaquie et Roumanie)
derrière la fronde française. A une semaine du Conseil européen, ça
promet.
Allez, on va oser la boule de cristal. Paris ne reculera pas, Merkel
acceptera un compromis: l'objectif sera "global", à charge pour chaque
pays de faire en fonction de ses ressources et de ses désiderata. Mais
en échange, l'Allemagne se calmera sur l'autre sujet qui fâche, la
bagnole puisque les BMW, Mercedes et consorts ne veulent pas de
l'objectif poussé par la France et ses fabricants de petites cylindrées
sur les
émissions de CO2 des voitures en Europe.
A moins que cela ne soit l'inverse: c'est Merkel qui gagne sur l'énergie verte et énerve les grosses berlines, et Chirac qui fâche ses industriels en lâchant sur le bagnoles et Chirac fâche
EDF et Areva. Tout dépendra qui des nucléocrates ou des industriels du quatre-roues pèse le plus lourd…
Rédigé par Denis Delbecq le 01 mars 2007 à 12:55
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